Droits face à l’obsolescence programmée: Protéger les consommateurs et défendre la durabilité


Face à la multiplication des produits électroniques et électroménagers devenant rapidement obsolètes, la question de l’obsolescence programmée se pose avec une acuité grandissante. Les consommateurs ont-ils des droits pour se protéger contre ce phénomène ? Comment faire valoir ces droits et quels sont les recours possibles ? Cet article vous informe sur le sujet et vous propose des conseils pour mieux comprendre et agir face à l’obsolescence programmée.

Qu’est-ce que l’obsolescence programmée ?

L’obsolescence programmée est un concept qui désigne le fait qu’un fabricant réduise volontairement la durée de vie d’un produit afin d’inciter les consommateurs à en acheter de nouveaux. Il peut s’agir d’une obsolescence technique, esthétique ou encore logicielle. Cette pratique est critiquée car elle génère une surconsommation, un gaspillage des ressources et une pollution accrue. Elle porte également préjudice aux consommateurs qui sont contraints de remplacer fréquemment leurs appareils.

La législation en vigueur

En France, l’obsolescence programmée est considérée comme une pratique commerciale trompeuse depuis la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Cette loi a introduit une définition de l’obsolescence programmée et l’a sanctionnée pénalement. Ainsi, selon l’article L213-4-1 du Code de la consommation, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende le fait de pratiquer une technique par laquelle un professionnel vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement.

En outre, depuis le 1er janvier 2021, les fabricants d’appareils électroménagers doivent afficher un indice de réparabilité, qui informe les consommateurs sur la possibilité et la facilité de réparer un produit. Cet indice, noté sur 10, prend en compte plusieurs critères tels que la disponibilité des pièces détachées, leur prix ou encore l’accessibilité aux informations techniques.

Les recours possibles pour les consommateurs

Pour faire valoir leurs droits face à l’obsolescence programmée, les consommateurs disposent de plusieurs leviers :

  • La garantie légale de conformité : selon l’article L217-4 du Code de la consommation, le vendeur est tenu de livrer un bien conforme au contrat et répond des défauts de conformité existant lors de la délivrance. Cette garantie s’étend sur deux ans à compter de la délivrance du bien.
  • La garantie légale des vices cachés : prévue par les articles 1641 à 1649 du Code civil, elle permet au consommateur d’exiger la réparation ou le remplacement d’un produit présentant un défaut caché qui le rend impropre à l’usage auquel il est destiné. Le délai pour agir est de deux ans à compter de la découverte du vice.
  • L’action en justice : en cas de suspicion d’obsolescence programmée, les consommateurs peuvent saisir la justice pour obtenir réparation. Ils peuvent se faire aider par des associations de consommateurs ou des avocats spécialisés.

Conseils pour lutter contre l’obsolescence programmée

Voici quelques recommandations pour adopter une démarche écoresponsable et limiter l’impact de l’obsolescence programmée :

  • Privilégier les produits ayant un bon indice de réparabilité et une durée de garantie étendue.
  • Opter pour des appareils modulables et évolutifs, dont les composants peuvent être facilement remplacés en cas de panne.
  • Maintenir ses appareils en bon état en réalisant régulièrement des opérations d’entretien et en utilisant des pièces détachées d’origine.
  • Recourir aux services de réparation plutôt qu’à l’achat systématique d’un nouvel appareil.
  • S’informer sur les possibilités de recyclage et de revalorisation des produits en fin de vie.

Dans un contexte où la préservation de l’environnement est plus que jamais cruciale, il est essentiel que les consommateurs soient informés sur leurs droits face à l’obsolescence programmée et les moyens de lutter contre ce phénomène. En adoptant des pratiques écoresponsables et en faisant valoir leurs droits, ils peuvent contribuer à réduire les effets néfastes de l’obsolescence sur notre planète et sur leur portefeuille.


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